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« Général Raton !
\n– Colonel Pork.
\n– Les lapins Général… Ça ne leur a pris que quelques minutes. Ils ont envoyé leur troupe d’élite de garenne, sur notre flan et ils l’ont enfoncé.
\n– Ça s’enfonce pas un flan… Ça se gobe.
\n– Que… C’est quoi ça ? Colonel ?
\n– Mais tais-toi enfin, je t’avais dit de rien dire… Rien mon général.
\n– Comment ça rien ?
\n– … Ben oui parce que moi, j’ai déjà essayé : un flan, t’en fais de la bouillie si tu l’enfon…
\n– Suffit ! C’est… C’est un stagiaire mon Général. Un stagiaire qui était censé se taire devant le colonnel Raton.
\n– C’est Raté plutôt qu’il devrait s’appeler le Général, s’il perd toutes ses guerres.
\n– Mais fermes-là…
\n– On reviendra plus tard sur le regard qu’il porte sur ma science de la guerre, mais… Colonel… Un stagiaire ? En pleine guerre ? Vous êtes complètement cinglé ?
\n– C’est que… C’est particulier mon Général… C’est mon neveu.
\n– De mieux en mieux.
\n– Ouais, ben j’ai pas choisi non plus hein, sinon j’aurai pas pris tonton comme tonton j’vous f’rai dire.
\n– Jeune homme, vous feriez mieux de vous taire sous peine d’écrire votre rapport de stage au gnouf.
\n– Écoute le Général. Vous avez tout à fait raison mon Général.
\n– Et… Que ce soit votre neveu ou l’pape, en fait, pourquoi avez-vous accepté ?
\n– C’est ma sœur, mon Général, elle trouvait pas de stage au petit… bah vous avez vu, c’est pas la baïonnette la plus affûtée du régiment…
\n– Hey Tonton, j’suis pas une bano machin chose, là…
\n– Chut ! J’allais pas lui dire non mon Général…
\n– Ça dépend. Selon vous, votre sœur, elle préfère qu’il rédige un rapport de stage ou qu’on lui rédige un acte de décès pour “Mort au combat” ?
\n– C’est vrai que vu comme ça…
\n– Comme si j’allais clamser t’façon, j’ai déjà gagné 2 tournois de call of j’vous signale. J’connais gavé bien la guerre, moi.
\n– … Non puis c’est quoi la dégaine de votre neveu au juste ? Il ne ressemble à rien avec sa tête écrasée et ses mèches dans tous les sens, là.
\n– Euh… Je suis dans la même pièce que vous, en fait.
\n– Ben c’est ma sœur Général… Elle s’est trouvé un hamster il y a quelques années et ça c’est le fruit de leur union.
\n– Un cochon d’Inde ?
\n– Oui, mon général. Moi non plus, avant lui, je ne savais pas quel croisement engendrait ces saletés.
\n– L’avantage, c’est que maintenant qu’on sait que c’est un cochon d’Inde. AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHhhhhhhhhhhhhhh !
\n– …
\n– Que… Qu’est-ce que ? Vous l’avez tué mon Général ? … Comment je vais dire ça à ma sœur ?
\n– Mais non voyons. Ces bêtes-là, quand ça a peur, ça se fige.
\n– Ahhhh… Mais pour combien de temps ?
\n– Ah ça… J’en sais rien, mais on va en profiter un peu.
\n– Oui mon Général.
\n– Rien de bien surprenant, mais je le trouve beaucoup plus sympathique d’un coup votre neveu. »

[…]

« En troisième ?
\n– Affirmatif mon Général. Et encore, on leur demande de réfléchir à une orientation au milieu du collège maintenant.
\n– Et il y en a qui savent ce qu’ils veulent faire ?
\n– Je ne pense pas mon Général.
\n– Pas étonnant ! Moi, à son âge, j’étais bien incapable de savoir si je voulais entrer dans l’infanterie, la marine ou l’armée de l’air.
\n– Vous auriez été parfait sur tous les théâtres d’opérations mon Général.
\n– Pas de ça avec moi Colonel Pork.
\n– Ahhgggn.
\n– Ben voilà qu’il se réveille lui.
\n– Gggnnn ski spa s’est ?
\n– AHHHHHHHHHHhhhh !
\n– …
\n– Mon Général…
\n– Oh quoi… Avouez que c’est rigolo, non ? Il est reparti pour deux heures-là… Il va vite passer son stage à ce train-là.
\n– Non d’une côtelette mon Général, en parlant de vite, on a complètement oublié l’assaut des lapins.
\n– Oh… Et donc vous disiez ?
\n– Ils ont enfoncé notre flan Est, il faut vite envoyer des renforts.
\n– Vite… Vite… Ça fait deux heures qu’on taille le bout de gras… Sauf votre respect.
\n– Pas d’offense Général.
\n– Vous ne pensez pas que la bataille est finie ?
\n– Maintenant qu’vous le dîtes…
\n– Bon ben plus qu’à espérer qu’un gars de chez nous ait pensé à allumer les phares de la Jeep.
\n– Pourquoi mon Général ?
\n– Vous apprendrez que les phares sont aux lapins ce que la peur est aux stagiaires. Bref… Ça pue, non ?
\n– C’est sauvable mon Général, il nous reste encore deux théâtres d’op…
\n– Non, je voulais dire ça pue vraiment. C’est quand même pas votre… Mais si ! C’est votre neveu.
\n– Ah ben c’est les cochons d’Inde ça mon Général, ça fait où ça se trouve, ça réfléchit pas.
\n– Au gnouf ! Tous les deux… et ramassez avant de partir… On n’est pas des bêtes quand même. »

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