Son familier
Histoire inspirée du jeu Chroniques d'un vampire millénaire
Des années durant, sans doute bien plus, lui-même l’ignorait, il erra de repères crasseux en taudis bien plus sordides. Chaque nuit, il profitait des plaisirs qui lui étaient offerts sans contreparties fâcheuses. Il croquait sa non-vie à pleines dents. Bien qu’elles lui étaient de plus en plus familières, il aimait s’assurer que ses nouvelles aptitudes ne déclinaient pas : l’alcool ne lui provoquait aucun désagrément et il n’avait visiblement pas plus à craindre de blessures légères que des maladies que les gourgandines décaties lui transmettaient.
Un soir, tandis qu’il sortait d’un de ses bouges habituels, le corps transpirant, à demi nu, une masse l’envoya valser. Il n’avait pas souvenir que quiconque ait pu le surprendre depuis sa mutation, pourtant, cette fois, il n’avait rien vu venir. Se relevant, il constata qu’un de ses doigts lui avait été prélevé et que la peau se refermait déjà sur la plaie. Il garderait ce handicap à tout jamais.
« Tu sembles découvrir que nos os se réparent mais ne repoussent pas. C’est un fait ! Que tu n’aies bénéficié d’aucune éducation en est un également. Ta nouvelle condition doit être respectée. Si je te prends à nouveau, à souiller tout ce que notre espèce représente, c’est ta non-vie que je prendrai. Je suis Marcus et maintenant que j’ai goûté ton sang, je saurai te retrouver à loisir. »
Le noble qui le toisait du haut de son cheval, disparut.