Le grain de sable
Histoire inspirée du jeu La mort aux trousses
Jour 63
Depuis que la Marquise des Chats a débarqué, ses sbires nous traitent comme des animaux qui ne sont rien. Ils nous ont relégués aux plus basses besognes, nous insultent et nous méprisent à longueur de temps. Au début, certains d’entre nous ont bien tenté d’être dans leurs bonnes grâces, mais c’était peine perdue. Les chats ne font aucune différence. Que vous les aidiez ou non, si vous n’êtes pas un chat, vous êtes juste un dominé. Ils profitent que vous soyez au sol pour vous surplomber, bomber le torse et regarder au-dessus de vous comme si le simple fait de croiser votre regard les rabaisserait. Je les hais… Chaque jour un peu plus.
Je repense parfois à mon université. Celle où j’officiais, toute heureuse de partager mon savoir à de jeunes souriceaux plein d’espoir. Ce temps est révolu… Du moins pour l’enseignement. Pour ce qui est d’être heureuse, je m’applique chaque jour à l’être un peu plus. Ma petite fierté du moment ? Voilà deux semaines qu’ils m’ont attribué le nettoyage des litières du château. Entre l’odeur d’ammoniac et ces saletés de petits grains qui se collent aux poils, j’étais à deux doigts de craquer quand j’ai eu une révélation : dans chaque litière propre, je répands un peu de poudre de poils à gratter moulu. Deux semaines qu’ils se demandent pourquoi leur rondelle et leur langue les irritent constamment et ces imbéciles ne se doutent pas une seconde qu’une souris pourrait leur causer tant de tracas. Je ne sais pas si une faction les renversera un jour, dans chaque coup de langue qu’ils se donnent, je vois une victoire personnelle.