Carnet de résistante
Histoire inspirée du jeu Root : Conflit dans les sous-bois
« Écoute ! Arrête d’aiguiser cette machette, on doit parler de tout ça calmement.
– Calmement ? Comment pourrait-on parler de ça calmement alors qu’ils nous martyrisent, nous, le peuple et qu’ils mentent éhontément pour couvrir leurs actions ?
– Je sais que tu as une dent contre la Marquise des chats, en bonne castor, je dirais même que tu en as deux.
– La Marquise… La Marquise… Comme si c’était notre seul problème. T’as l’impression qu’on était mieux loti quand les aigles suprémacistes étaient à la gouverne ?
– Non… J’ai pas dit ça… Avec leur petit air snobinard là. Foi de blaireau, j’ai jamais pu les blairer.
– On n’avait plus de vie privée avec les piafs. Ils observaient nos moindres faits et gestes avec leurs moineaux de surveillance. La Marquise, elle, veut nous faire trimer jusqu’à la mort. C’est pas une vie non plus ça.
– C’est vrai que dit comme ça…
– Alors joins-toi à nous. On ne peut pas rester comme ça, on doit faire quelque chose.
– Toi, joins-toi à moi. Pour nous les vagabonds, cette guerre de tranchées dans les sous-bois, c’est une mine d’or. On achète à bas coût, on revend au plus offrant, on évite de s’embarquer dans les combats et on rapine les cadavres. C’est le moment idéal pour t’enrôler.
– Et puis quoi encore ? Ça me dégoûte que tu fermes les yeux comme ça. Je n’avais même pas encore mes dents définitives que j’entendais déjà parler de peuple qui se soulève, mais c’est là ! C’est maintenant le grand soir, tu ne peux pas rester dans ton coin et penser uniquement à ta petite personne. »
[…]
« Franchement Blaireau, je suis trop contente que tu sois avec moi sur la barricade.
– Hey ! C’est que t’es assez convaincante quand tu veux.
– Ouais ben fais attention avec ton fumigène-là, on peut crâmer le château, mais il ne s’agirait pas d’allumer un feu de forêt.
– Ah ouais, pas faux ! Bon par contre, c’est bruyant quand même vos manifs, mais voir tout le monde réunis, quelle que soit l’espèce, le corps de métier,… C’est chouette. Et puis tous ces costumes, ces pancartes, en vrai, on rigole bien. Bon par contre, on est d’accord que le groupe d’hiboux enseignants, c’est bizarre leur flashmob, nan ?
– Ouais cherche pas trop va. Par contre Blaireau, au sujet du bruit, c’est toi qui tapes dans tes casseroles depuis tout à l’heure, on ne fait pas ça, nous.
– Ben quoi, c’est fun… En plus, en bon vagabond, j’en ai toujours dans mon paquetage. Les soldats de la Marquise ne vont pas m’empêcher d’en avoir quand même, si ?
– Oh ! Tu sais, par les temps qui courent… »